Intelligence report 2023 - version FR

Intelligence report 2023

Report

INTELLIGENCE REPORT 2023

Le monde évolue à vive allure. Le travail de renseignement ne peut que suivre le tempo. Il y a moins de dix ans, la menace émanant du terrorisme d’inspiration djihadiste était la priorité absolue. En 2023, la situation a complètement évolué. C’est ce qu’il ressort du rapport annuel de la Sûreté de l’État.

Espionnage : nouveaux acteurs, nouvelles techniques
L’espionnage et le contre-espionnage occupent à nouveau le devant de la scène. Outre les protagonistes  classiques (Chine, Russie, …), la VSSE doit également faire face à l’ingérence d’États pas nécessairement hostiles, qui mènent cependant dans notre pays des activités de renseignement clandestines afin de promouvoir leurs propres intérêts. Les services de renseignements hostiles ont aussi dû repenser leur approche. De nombreuses activités de renseignement menaçant de porter atteinte aux intérêts belges sont désormais dirigées directement depuis l’étranger. Pour éviter les risques, ils ont recours aux activités cybernétiques, à l’utilisation de couvertures ou au recrutement d’agents informels.

Résurgence du terrorisme et rupture de tendance 
Par ailleurs, depuis deux ans environ, la VSSE constate une nouvelle hausse des dossiers de menace terroriste avec en outre une véritable rupture de tendance en ce qui concerne le terrorisme d’inspiration djihadiste. Les organisations centralisées ont fait place à des loups solitaires et aux réseaux non structurés qui se développent sur des canaux de discussion fermés. L’attentat du 16 octobre 2023, perpétré à Bruxelles contre deux ressortissants suédois, en est une triste illustration.

De nouveaux défis
L’Intelligence report détaille aussi d’autres nouveaux défis auxquels la VSSE est confrontée. Le conflit Russie-Ukraine a suscité une prise de conscience des risques pouvant découler d’une trop forte dépendance de la Belgique vis-à-vis d’acteurs étrangers versatiles. C’est l’une des raisons qui a poussé la VSSE à collaborer au screening des investissements directs étrangers dans les secteurs critiques.

Il en va de même de la lutte contre certaines dérives de la criminalité organisée, qui gangrène de plus en plus nos structures sociales.

‘Un pays ne peut gérer à lui seul des phénomènes tels que l’extrémisme, le terrorisme, l’espionnage et l’ingérence’, constate F. BOSTYN, Administratrice générale a.i.,’ la VSSE ne mène quasiment plus d’enquête de renseignement sans pièces de puzzle provenant d’autres services et - de plus en plus souvent - de services étrangers. C’est pourquoi nous consolidons notre réseau international en permanence. Nous investissons dans le déploiement d’officiers de liaison tant auprès des Institutions multilatérales en Belgique, qu’à l’étranger, en coopération avec ses partenaires tels que le Service général du renseignement et de sécurité (SGRS) ou le SPF Affaires étrangères’.

Dans cette société de plus en plus impalpable, le flux d’informations récoltées/échangées ne cesse d’augmenter. Dès lors, un nouveau modèle investigatif.a été instauré parallèlement à la mise en place d’un nouvel environnement IT.

‘C’est précisément la raison pour laquelle le nouveau modèle investigatif et la transformation numérique de la VSSE revêtent une telle importance’ estime le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt. ‘La réforme de l’IT représente pour la VSSE une opportunité unique d’exploiter de grands volumes d’informations. En effet, une société moderne a besoin d’un service de renseignement moderne. Une VSSE forte n’est pas un luxe, mais une nécessité, pour la résilience de notre État de droit démocratique’.